Les oeuvres en Alchimie
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Artemus24
Fils du Dragon
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Les oeuvres en Alchimie
Lun 25 Oct 2021 - 22:01
Salut,
Je reprends sur un fil indépendant la discussion sur les oeuvres.
Le mercure philosophique, ou femme blanche, est l'objet du premier travail.
Je n'ai jamais lu une telle appellation d’œuvre au blanc pour désigner ce premier travail.
Même chose pour le soufre philosophique, ou homme rouge, qui est l'objet du second travail et pour lequel je n'ai jamais lu de désignation d’œuvre au rouge.
Ta réponse montre que tu utilises œuvre dans le sens de travail.
Mais dans ce cas quelle couleur lui donnes-tu à ce 3e œuvre ?
Quand on parle de couleur, on doit préciser le travail ou le régime auquel on se réfère.
Le blanc peut concerner en effet le mercure du premier travail tout comme le régime de la Lune du 3e travail.
Le rouge peut concerner le soufre du 2nd travail, tout comme le régime du Soleil du 3e travail.
Le noir se retrouve lors du 1er, du 2nd, et du 3e travail.
Voici ce que dit Pernety au sujet des œuvres dans son Dictionnaire :
En conclusion, je dirais que parler d’œuvre au noir, au blanc, ou au rouge, ne me semble pas très pertinent.
Je reprends sur un fil indépendant la discussion sur les oeuvres.
Artemus24 a écrit:Il n'y a que deux principes, le masculin et le féminin.Bereshit a écrit:Et si, Artemus, l'Œuvre au Noir, cela existe
On désigne cela par l'œuvre au blanc (ou la femme blanche) pour le principe féminin.
Et par l'œuvre au rouge (ou l'homme rouge) pour le principe masculin.
Le mercure philosophique, ou femme blanche, est l'objet du premier travail.
Je n'ai jamais lu une telle appellation d’œuvre au blanc pour désigner ce premier travail.
Même chose pour le soufre philosophique, ou homme rouge, qui est l'objet du second travail et pour lequel je n'ai jamais lu de désignation d’œuvre au rouge.
Artemus24 a écrit:Les régimes concernent le troisième œuvre.Fils du Dragon a écrit:Il me semble que vous confondez l'un et l'autre les œuvres et les régimes.
Peux-tu préciser ta pensée ?
Ta réponse montre que tu utilises œuvre dans le sens de travail.
Mais dans ce cas quelle couleur lui donnes-tu à ce 3e œuvre ?
Quand on parle de couleur, on doit préciser le travail ou le régime auquel on se réfère.
Le blanc peut concerner en effet le mercure du premier travail tout comme le régime de la Lune du 3e travail.
Le rouge peut concerner le soufre du 2nd travail, tout comme le régime du Soleil du 3e travail.
Le noir se retrouve lors du 1er, du 2nd, et du 3e travail.
Voici ce que dit Pernety au sujet des œuvres dans son Dictionnaire :
Pernety a écrit:OEUVRE :
Les Philosophes comptent plusieurs œuvres, quoiqu’il n’y en ait proprement qu’une, mais divisée en trois parties. La première qu’ils appellent œuvre simple, est la médecine du premier ordre, ou la préparation de la matière qui précède la parfaite préparation, c’est l’œuvre de la Nature.
La seconde partie appelée œuvre moyenne, est la préparation parfaite, la médecine du second ordre, l’élixir et l’œuvre de l’Art.
La troisième est la multiplication, et l’œuvre de l’Art et de la Nature.
...
La médecine du troisième ordre est proprement le Grand Œuvre.
En conclusion, je dirais que parler d’œuvre au noir, au blanc, ou au rouge, ne me semble pas très pertinent.
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"Un dieu compris n'est pas un dieu."
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"Comment, ô mon père, dois-je comprendre ce Dieu ?"
Philémon répondit et dit : "Mon fils, pourquoi veux-tu comprendre ? Ce Dieu, on peut le savoir, non pas le comprendre."
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- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Mar 26 Oct 2021 - 18:24
...
Re: Les oeuvres en Alchimie
Mar 26 Oct 2021 - 20:46
Salut,
C'est ta définition de l’œuvre au blanc mais je ne l'ai rencontrée dans aucun texte.
Je n'ai lu nulle part non plus qu'il fallait dissoudre un soufre blanc dans le mercure.
Le second travail consiste en la confection du soufre philosophique.
Là aussi je n'ai lu nulle part qu'il faille dissoudre ce soufre.
J'ai lu cette expression de second Adam sur les forums, jamais dans les textes.
Si tu as des citations issues de classiques je suis preneur.
Pour ma part, si je devais parler de 1er et de 2nd Adam, je dirais que le 1er Adam est la Pierre non multipliée, et que le 2nd Adam est la Pierre issue de la 1ère multiplication.
Le premier régime est celui de Mercure, puis Saturne, etc.
La 3e opération est la conjonction du soufre et du mercure philosophiques.
On obtient en premier lieu la quintessence ou première matière de la Pierre.
Cette première matière va passer par les régimes pour aboutir à la Pierre.
La multiplication est la répétition des régimes de la 3e opération.
Artemus24 a écrit:L'œuvre au blanc est le premier œuvre qui se compose de la préparation du mercure et de la dissolution du soufre blanc dans ce mercure.
Le résultat se nomme aussi selon les auteurs, la femme blanche.
C'est ta définition de l’œuvre au blanc mais je ne l'ai rencontrée dans aucun texte.
Je n'ai lu nulle part non plus qu'il fallait dissoudre un soufre blanc dans le mercure.
Artemus24 a écrit:L'œuvre au rouge est le deuxième œuvre qui se compose de la préparation du vitriol et de la dissolution du soufre rouge dans ce vitriol.
Le résultat se nomme l'home rouge, voire aussi le second adam.
Ne me dit pas que tu n'as jamais entendu parlé du second adam ?
Le second travail consiste en la confection du soufre philosophique.
Là aussi je n'ai lu nulle part qu'il faille dissoudre ce soufre.
J'ai lu cette expression de second Adam sur les forums, jamais dans les textes.
Si tu as des citations issues de classiques je suis preneur.
Pour ma part, si je devais parler de 1er et de 2nd Adam, je dirais que le 1er Adam est la Pierre non multipliée, et que le 2nd Adam est la Pierre issue de la 1ère multiplication.
Artemus24 a écrit:Je ne maitrise pas bien le troisième œuvre.
Je connais les régimes mais il m'a toujours semblé être un résumé du grand œuvre.
Les régimes de Saturne, de Jupiter et de la Lune appartiennent au premier œuvre.
Les régimes de Vénus, de Mars et du Soleil appartiennent au deuxième œuvre.
Le troisième œuvre est caractérisée par le régime de mercure.
Le premier régime est celui de Mercure, puis Saturne, etc.
Artemus24 a écrit:Je ne sais pas si tu ne sais, mais le troisième œuvre se nomme aussi les multiplications.
La 3e opération est la conjonction du soufre et du mercure philosophiques.
On obtient en premier lieu la quintessence ou première matière de la Pierre.
Cette première matière va passer par les régimes pour aboutir à la Pierre.
La multiplication est la répétition des régimes de la 3e opération.
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- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 27 Oct 2021 - 5:13
Sauf à faire de la poésie ou de l'alchimie "intérieure", je ne suis pas certain que la symbolique alchimique puisse être considérée indépendamment de la pratique à laquelle on la rattache. Tout le monde parle de soufre et de mercure, de lune et de soleil, de sublimation et de dissolution, mais si ça ne désigne pas les mêmes substances ni les mêmes opérations, ça ne veut pas dire grand chose en soi.
Les phases du Grand Oeuvre sont liées à la façon dont on envisage la pratique.
Ce sur quoi peut-être on peut globalement s'accorder c'est qu'il y a une première phase de préparation des matières, une phase d'extraction et de préparation des principes, qu'à un moment il y aura une conjonction, et que le résultat de toutes ces préparations fera l'objet d'une coction dont on attend qu'elle fournisse la Pierre, laquelle pourra être multipliée et produire les effets qu'on en attend. Mais chacune de ces différentes opérations est entendue et subdivisée de façon différente par les uns et par les autres.
La symbolique biblique a été utilisée au cours de l'histoire de l'alchimie dans le contexte chrétien, mais c'est surtout, il me semble à l'occasion de son interprétation de la maison d'Adam et Eve au Mans, que Fulcanelli a développé autour du couple biblique un parallèle avec le couple philosophal, et qu'il s'est étendu sur les distinctions à faire entre différentes sortes de soufre et de mercure au cours du travail. Tout ce chapitre est particulièrement ardu, l'auteur mettant lui-même en garde contre des invraisemblances logiques qu'il a introduites dans son explication et qu'il faut rectifier... Autant dire que les histoires de premier et de second Adam, et de secret des deux mercures donnent lieu à pas mal d'interprétations différentes, et que s'il y a un endroit où on risque de se perdre dans le dédale hermétique, c'est bien celui là.
Les phases du Grand Oeuvre sont liées à la façon dont on envisage la pratique.
Ce sur quoi peut-être on peut globalement s'accorder c'est qu'il y a une première phase de préparation des matières, une phase d'extraction et de préparation des principes, qu'à un moment il y aura une conjonction, et que le résultat de toutes ces préparations fera l'objet d'une coction dont on attend qu'elle fournisse la Pierre, laquelle pourra être multipliée et produire les effets qu'on en attend. Mais chacune de ces différentes opérations est entendue et subdivisée de façon différente par les uns et par les autres.
La symbolique biblique a été utilisée au cours de l'histoire de l'alchimie dans le contexte chrétien, mais c'est surtout, il me semble à l'occasion de son interprétation de la maison d'Adam et Eve au Mans, que Fulcanelli a développé autour du couple biblique un parallèle avec le couple philosophal, et qu'il s'est étendu sur les distinctions à faire entre différentes sortes de soufre et de mercure au cours du travail. Tout ce chapitre est particulièrement ardu, l'auteur mettant lui-même en garde contre des invraisemblances logiques qu'il a introduites dans son explication et qu'il faut rectifier... Autant dire que les histoires de premier et de second Adam, et de secret des deux mercures donnent lieu à pas mal d'interprétations différentes, et que s'il y a un endroit où on risque de se perdre dans le dédale hermétique, c'est bien celui là.
- Daime
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 27 Oct 2021 - 21:48
Bonsoir Draupnir,
Personnellement, mon interprétation est celle-ci:
L’œuvre consiste en la coction du rebis; le rebis est enfanté par l'union d'un soufre et d'un mercure métallique. Le métal (ou les métaux) procurant ces principes doit être vif, c-a-d le métal mort doit être réincrudé, revivifié, et ceci se réalise par un dissolvant, lequel s'extrait d'un minéral qui, éventuellement, contient également le métal à dissoudre.
Le premier mercure est donc ce dissolvant, la mère des métaux vifs, à la propriété régénératrice, dit Fulcanelli, qui s'obtient d'un minéral naturel. Mais le métal vif, résultant de son action sur le métal mort, est aussi un minéral, cette fois produit par Art. En appliquant à ce second minéral la même technique que celle qui a fournit le premier mercure, on obtient le second mercure, qui est le principe mercuriel du métal vif, et qui jouit maintenant d'une propriété générative pour l'embryon.
En lisant avec attention le passages suivants, cette énigme est en fait facile à résoudre .
L’énigme des deux mercures évoquée dans le chapitre de la Maison d'Adam et Eve est fort généreuse car elle permet la validation du choix des matières et des premières opérations, du moins pour l'une des voies que décrit Fulcanelli, et que je pense est celle du vitriol (sans me prononcer sur la validité de cette voie).Draupnir a écrit:Tout ce chapitre est particulièrement ardu, l'auteur mettant lui-même en garde contre des invraisemblances logiques qu'il a introduites dans son explication et qu'il faut rectifier... Autant dire que les histoires de premier et de second Adam, et de secret des deux mercures donnent lieu à pas mal d'interprétations différentes, et que s'il y a un endroit où on risque de se perdre dans le dédale hermétique, c'est bien celui là.
Personnellement, mon interprétation est celle-ci:
L’œuvre consiste en la coction du rebis; le rebis est enfanté par l'union d'un soufre et d'un mercure métallique. Le métal (ou les métaux) procurant ces principes doit être vif, c-a-d le métal mort doit être réincrudé, revivifié, et ceci se réalise par un dissolvant, lequel s'extrait d'un minéral qui, éventuellement, contient également le métal à dissoudre.
Le premier mercure est donc ce dissolvant, la mère des métaux vifs, à la propriété régénératrice, dit Fulcanelli, qui s'obtient d'un minéral naturel. Mais le métal vif, résultant de son action sur le métal mort, est aussi un minéral, cette fois produit par Art. En appliquant à ce second minéral la même technique que celle qui a fournit le premier mercure, on obtient le second mercure, qui est le principe mercuriel du métal vif, et qui jouit maintenant d'une propriété générative pour l'embryon.
En lisant avec attention le passages suivants, cette énigme est en fait facile à résoudre .
Fulcanelli a écrit:…la mère commune des métaux alchimiques n’entre point en substance dans le Grand-Œuvre, bien qu’il soit impossible, sans elle, de rien produire ni de rien entreprendre. C’est, en effet, par son entremise, que les métaux vulgaires, véritables et seuls agents de la pierre, se changent en métaux philosophiques ; c’est par elle qu’ils sont dissous et purifiés ; c’est en elle qu’ils retrouvent et reprennent leur activité perdue, et, de morts qu’ils étaient, redeviennent vivants ; c’est elle la terre qui les nourrit, les fait croître, fructifier, et leur permet de se multiplier ; c’est, enfin, en retournant dans le sein maternel qui les avait jadis formés et mis au jour, qu’ils renaissent et recouvrent les facultés primitives dont l’industrie humaine les avait privés.
...il importe surtout de retenir que les métaux, liquéfiés et dissociés par le mercure, retrouvent le pouvoir végétatif qu’ils possédaient au moment de leur apparition sur le plan physique. Le dissolvant fait en quelque sorte pour eux l’office d’une véritable fontaine de Jouvence. Il en sépare les impuretés hétérogènes importées des gîtes métallifères, leur ôte les infirmités contractées au cours des siècles ; il les ranime, leur donne une vigueur nouvelle et les rajeunit. C’est ainsi que les métaux vulgaires se trouvent réincrudés, c’est-à-dire remis dans un état voisin de leur état originel [c-a-d minéralisé], et dès lors qualifiés de métaux vivants ou philosophiques.
…Il existe donc une autre mère, fille de la première, à laquelle les maîtres, dans un but facile à deviner, ont également imposé la dénomination de mercure. Et la différenciation de ces deux mercures, l’un agent de rénovation, l’autre de procréation, constitue l’étude la plus ingrate que la science ait réservée au néophyte.
Or, nous reconnaissons loyalement qu’il n’existe qu’un seul mercure à la base, et que le second dérive nécessairement du premier. Il convenait cependant d’appeler l’attention sur les qualités différentes qu’ils affectent, et faire en sorte de montrer, — fût-ce au prix d’une entorse à la raison ou d’une invraisemblance, — comment on peut les distinguer, les identifier, et comment il est possible d’extraire, directement, la propre femme du soufre, mère de la pierre, du sein de notre mère primitive.
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- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Jeu 28 Oct 2021 - 0:29
...
- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Jeu 28 Oct 2021 - 0:32
...
- Daime
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Jeu 28 Oct 2021 - 9:15
Bonjour Artemus,
pourrais-tu éditer ton message car ce n'est pas Fils du Dragon l'auteur des citations que tu produit, mais bien Daime .
Mon message propose une lecture d'un passage précis de Fulcanelli que Draupnir trouve difficile à comprendre. Au lieu de t'attaquer à mes propos, pourquoi ne donnes-tu pas ta propre version de ce passage ? Ainsi nous pourrons comparer nos compréhensions de façon constructive.
Bonne journée.
pourrais-tu éditer ton message car ce n'est pas Fils du Dragon l'auteur des citations que tu produit, mais bien Daime .
Mon message propose une lecture d'un passage précis de Fulcanelli que Draupnir trouve difficile à comprendre. Au lieu de t'attaquer à mes propos, pourquoi ne donnes-tu pas ta propre version de ce passage ? Ainsi nous pourrons comparer nos compréhensions de façon constructive.
Bonne journée.
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- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Jeu 28 Oct 2021 - 19:01
...
- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Ven 29 Oct 2021 - 0:42
Bonjour Daime,
Oui, ce thème me paraît particulièrement difficile, et je ne suis pas certain d'y comprendre quelque chose, même après une relecture attentive.
L'idée d'un mercure de rénovation et d'un mercure de procréation me parait en soi limpide et consistante avec tout ce que Fulcanelli expose par ailleurs, de sorte que je n'y vois aucune contradiction même apparente, or il précise bien avoir fourni une explication ab absurdo. En revanche, ce qu'il explique au sujet des deux Adam est beaucoup moins évident, et la lecture du Timée n'est pas de nature à nous éclaircir tellement les idées, d'autant que des glissements sémantiques se sont opérés, par exemple entre l'oxydation du fer et celle du cuivre, qui peuvent induire en erreur, et qu'est-ce que ce noeud de l'or adamas, pierre dure à travers laquelle celui-ci est supposé avoir filtré ?
Je comprends l'importance de l'agent de minéralisation dont tu parles, mais je ne pense pas, dans la conception qui est la mienne pour le moment que cet agent intervienne lors de la dissolution philosophique, ni qu'il soit présent dans le dissolvant. Au cours de la dissolution philosophique, le métal doit se trouver complètement désagrégé, de sorte que les principes extraits ne peuvent ressembler à rien de connu. En clair le soufre et le mercure principes radicaux des métaux dont l'assemblage fournira le rebis, sont des "métaéléments", ni des corps simples, ni des corps composés connus. Le processus alchimique n'étant pas, de mon point de vue, la transposition voilée d'une opération chimique.
Oui, ce thème me paraît particulièrement difficile, et je ne suis pas certain d'y comprendre quelque chose, même après une relecture attentive.
L'idée d'un mercure de rénovation et d'un mercure de procréation me parait en soi limpide et consistante avec tout ce que Fulcanelli expose par ailleurs, de sorte que je n'y vois aucune contradiction même apparente, or il précise bien avoir fourni une explication ab absurdo. En revanche, ce qu'il explique au sujet des deux Adam est beaucoup moins évident, et la lecture du Timée n'est pas de nature à nous éclaircir tellement les idées, d'autant que des glissements sémantiques se sont opérés, par exemple entre l'oxydation du fer et celle du cuivre, qui peuvent induire en erreur, et qu'est-ce que ce noeud de l'or adamas, pierre dure à travers laquelle celui-ci est supposé avoir filtré ?
Je comprends l'importance de l'agent de minéralisation dont tu parles, mais je ne pense pas, dans la conception qui est la mienne pour le moment que cet agent intervienne lors de la dissolution philosophique, ni qu'il soit présent dans le dissolvant. Au cours de la dissolution philosophique, le métal doit se trouver complètement désagrégé, de sorte que les principes extraits ne peuvent ressembler à rien de connu. En clair le soufre et le mercure principes radicaux des métaux dont l'assemblage fournira le rebis, sont des "métaéléments", ni des corps simples, ni des corps composés connus. Le processus alchimique n'étant pas, de mon point de vue, la transposition voilée d'une opération chimique.
- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Ven 29 Oct 2021 - 1:26
Bonjour Artemus,
Pour la raison que je viens d'exposer, je ne pense pas que le soufre métallique puisse être assimilé à un oxyde.
Un oxyde peut toujours être réduit, et on retrouve le métal à sa quantité initiale, seulement diminué de pertes mineures liées à la manipulation. L'extraction du soufre et du mercure métalliques ne produit qu'une minuscule fraction de principes, et une grande quantité de terre stérile qui ne peut être réduite. L'opération semble par ailleurs irréversible. En tous les cas je n'ai pas le souvenir d'une quelconque description du processus inverse.
Selon l'exposé de Fulcanelli, la seconde mère n'est pas le dissolvant, mais le mercure philosophique qui en est la fille.
Si. C'est exactement ça, même pas éventuellement, mais exactement, à mon avis.
Les auteurs disent beaucoup de choses contradictoires. Le "mercure" à beaucoup de significations sous leurs plumes. Dans un certain sens c'est un esprit cosmique, dans un autre sens une matière minérale qui le contient ou l'attire.
Pour la raison que je viens d'exposer, je ne pense pas que le soufre métallique puisse être assimilé à un oxyde.
Un oxyde peut toujours être réduit, et on retrouve le métal à sa quantité initiale, seulement diminué de pertes mineures liées à la manipulation. L'extraction du soufre et du mercure métalliques ne produit qu'une minuscule fraction de principes, et une grande quantité de terre stérile qui ne peut être réduite. L'opération semble par ailleurs irréversible. En tous les cas je n'ai pas le souvenir d'une quelconque description du processus inverse.
Selon l'exposé de Fulcanelli, la seconde mère n'est pas le dissolvant, mais le mercure philosophique qui en est la fille.
Artemus a écrit:Daime a écrit:
lequel s'extrait d'un minéral qui, éventuellement, contient également le métal à dissoudre.
Non. Les auteurs disent que ce mercure n'existe pas sur terre.
Si. C'est exactement ça, même pas éventuellement, mais exactement, à mon avis.
Les auteurs disent beaucoup de choses contradictoires. Le "mercure" à beaucoup de significations sous leurs plumes. Dans un certain sens c'est un esprit cosmique, dans un autre sens une matière minérale qui le contient ou l'attire.
- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Ven 29 Oct 2021 - 1:33
Bonjour à toutes et à tous,
Le mythe d'Eve tirée d'une côte d'Adam coexiste avec un autre récit qui le précède dans la Genèse, celui de la création des six jours, dans lequel l'être humain est créé "homme et femme". Les deux récits qui ont été placés l'un à la suite de l'autre se contredisent sur certains points, et proviennent vraisemblablement de sources différentes.
L'idée d'un Adam formé d'argile est sans doute issue d'une société d'artisans pratiquant la poterie comme c'était le cas en Mésopotamie. L'association d'Adam à la terre argileuse rouge ou cuisant rouge a amené des interprétations dans ce sens de la part de beaucoup d'alchimistes opératifs à partir de différentes "terres" présentant cet aspect et soumises à la phase des aigles. Je ne suis pas absolument convaincu, dans la mesure où je soupçonne la question d'être beaucoup plus complexe et de recouvrir plusieurs opérations très différentes assimilées les unes aux autres par leur ressemblance.
Excellente journée à tous et à toutes !
Draupnir
Le mythe d'Eve tirée d'une côte d'Adam coexiste avec un autre récit qui le précède dans la Genèse, celui de la création des six jours, dans lequel l'être humain est créé "homme et femme". Les deux récits qui ont été placés l'un à la suite de l'autre se contredisent sur certains points, et proviennent vraisemblablement de sources différentes.
L'idée d'un Adam formé d'argile est sans doute issue d'une société d'artisans pratiquant la poterie comme c'était le cas en Mésopotamie. L'association d'Adam à la terre argileuse rouge ou cuisant rouge a amené des interprétations dans ce sens de la part de beaucoup d'alchimistes opératifs à partir de différentes "terres" présentant cet aspect et soumises à la phase des aigles. Je ne suis pas absolument convaincu, dans la mesure où je soupçonne la question d'être beaucoup plus complexe et de recouvrir plusieurs opérations très différentes assimilées les unes aux autres par leur ressemblance.
Excellente journée à tous et à toutes !
Draupnir
- Daime
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Ven 29 Oct 2021 - 22:04
Re-bonsoir Draupnir,Draupnir a écrit:L'idée d'un Adam formé d'argile est sans doute issue d'une société d'artisans pratiquant la poterie comme c'était le cas en Mésopotamie. L'association d'Adam à la terre argileuse rouge ou cuisant rouge a amené des interprétations dans ce sens de la part de beaucoup d'alchimistes opératifs à partir de différentes "terres" présentant cet aspect et soumises à la phase des aigles. Je ne suis pas absolument convaincu, dans la mesure où je soupçonne la question d'être beaucoup plus complexe et de recouvrir plusieurs opérations très différentes assimilées les unes aux autres par leur ressemblance.
qu'adviendrait-il si tu soupçonnais la question d’être beaucoup plus simple ?
L'argile, ou des terres aux propriétés plastiques similaires, se trouvent dans les mines, associés aux veines métalliques; elles forment les guhrs qui véhiculent les éléments nutritifs des métaux.
Henri avait écrit des messages intéressants au sujet de la terre rouge, mais ils ont disparus...
Il me semble que la dissolution philosophique que tu décris ne concerne pas la réincrudation du métal mort; cette dernière est aussi une dissolution, mais elle se situe en hors d’œuvre et ne produit pas les principes radicaux, seulement le métal vif. Ceci a-t-il un sens pour toi ?Draupnir a écrit:Je comprends l'importance de l'agent de minéralisation dont tu parles, mais je ne pense pas, dans la conception qui est la mienne pour le moment que cet agent intervienne lors de la dissolution philosophique, ni qu'il soit présent dans le dissolvant. Au cours de la dissolution philosophique, le métal doit se trouver complètement désagrégé, de sorte que les principes extraits ne peuvent ressembler à rien de connu. En clair le soufre et le mercure principes radicaux des métaux dont l'assemblage fournira le rebis, sont des "métaéléments", ni des corps simples, ni des corps composés connus.
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- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Sam 30 Oct 2021 - 0:14
...
- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 5:45
Bonjour Daime,
Bonjour Artemus,
Bonjour à tous,
Cela a du sens dans un certain sens oui Je suis bien d'avis qu'il y a des préparations portant sur certaines matières nécessaires et qui ressemblent à ça. Mais je ne suis pas certain ( même si je n'en écarte pas l'idée) que les métaux doivent être minéralisés préalablement à leur dissolution philosophique.
En fait, Fulcanelli utilise avec prudence le terme de réincrudation. Il s'en méfie un peu et pointe le paradoxe qu'il y aurait à vouloir rendre cru quelque-chose de cuit.
Il précise en outre que les métaux réduits conservent à travers la mort, une âme immortelle qui n'est autre que le soufre :
il me semble que l'idée générale qu'il développe est que le dissolvant par son action va permettre d'extraire les principes, et que le métal radical ainsi obtenu est le véritable métal réincrudé, car il a été rajeuni par la fontaine de Trévisan, le mercure "commun" qui en a extrait l'âme vivante.
Ceci est confirmé aussi par la note qu'il fait sur le radical du fer extrait de fer de Suède ou de métal électrolytique. Bien sûr cela n'exclut pas une possible préparation préliminaire... mais on m'a demandé de prendre les choses avec simplicité.
Voici un autre passage éclairant qui permet d'inférer que la réincrudation n'est autre que l'action du dissolvant :
... Oui, Artemus, peut-être que cette dissolution s'accompagne en partie d'une oxydation, c'est possible, mais le résultat qui est le soufre métallique n'est pas un simple oxyde... En fait si c'est un simple oxyde que l'on obtient, ce que l'on saura si on tente de le réduire, c'est que l'expérience est un échec, et qu'on ne travaille vraisemblablement pas sur le véritable dissolvant. C'est en tous les cas comme ça que je le comprends.
Maintenant, pour être tout-à-fait clair, je ne possède pas le dissolvant. Je n'ai obtenu, il y a bien longtemps d'ailleurs, que d'infimes particules pouvant être peut-être du soufre métallique, et je me garderai bien, par conséquent de donner des conseils ou de prétendre savoir quoi que ce soit sur ce point, pas plus que sur d'autres d'ailleurs.
Amitiés à tous
Draupnir
Bonjour Artemus,
Bonjour à tous,
Cela a du sens dans un certain sens oui Je suis bien d'avis qu'il y a des préparations portant sur certaines matières nécessaires et qui ressemblent à ça. Mais je ne suis pas certain ( même si je n'en écarte pas l'idée) que les métaux doivent être minéralisés préalablement à leur dissolution philosophique.
En fait, Fulcanelli utilise avec prudence le terme de réincrudation. Il s'en méfie un peu et pointe le paradoxe qu'il y aurait à vouloir rendre cru quelque-chose de cuit.
Il précise en outre que les métaux réduits conservent à travers la mort, une âme immortelle qui n'est autre que le soufre :
Fulcanelli a écrit:L’arbre desséché est un symbole des métaux usuels réduits de leurs minerais et fondus, auxquels les hautes températures des fours métallurgiques ont fait perdre l’activité qu’ils possédaient dans leur gîte naturel. C’est pourquoi les philosophes les qualifient morts et les reconnaissent impropres au travail de l'Œuvre, jusqu’à ce qu’ils soient revivifiés, ou réincrudés selon le terme consacré, par ce feu interne qui ne les abandonne jamais complètement. Car les métaux, fixés sous la forme industrielle que nous leur connaissons, gardent encore, au plus profond de leur substance, l’âme que le feu vulgaire a resserrée et condensée, mais qu’il n’a pu détruire. Et cette âme, les sages l’ont nommée feu ou soufre, parce qu’elle est véritablement l’agent de toutes les mutations, de tous les accidents observés dans la matière métallique, et cette semence incombustible que rien ne peut ruiner tout à fait, ni la violence des acides forts, ni l’ardeur de la fournaise. Ce grand principe d’immortalité, chargé par Dieu même d’assurer, de maintenir la perpétuité de l’espèce et de reformer le corps périssable, subsiste et se retrouve jusque dans les cendres des métaux calcinés, alors que ceux-ci ont souffert la désagrégation de leurs parties et vu consumer leur enveloppe corporelle.
(DP, Dampierre, caisson de l'arbre sec)
il me semble que l'idée générale qu'il développe est que le dissolvant par son action va permettre d'extraire les principes, et que le métal radical ainsi obtenu est le véritable métal réincrudé, car il a été rajeuni par la fontaine de Trévisan, le mercure "commun" qui en a extrait l'âme vivante.
dit-il plus loin (c'est moi qui souligne)Fulcanelli a écrit:Cherchez donc le soufre dans le tronc mort des métaux vulgaires, et vous obtiendrez en même temps ce feu naturel et métallique qui est la clef principale du labeur alchimique.
Ceci est confirmé aussi par la note qu'il fait sur le radical du fer extrait de fer de Suède ou de métal électrolytique. Bien sûr cela n'exclut pas une possible préparation préliminaire... mais on m'a demandé de prendre les choses avec simplicité.
Voici un autre passage éclairant qui permet d'inférer que la réincrudation n'est autre que l'action du dissolvant :
Fulcanelli a écrit:Le lierre, embrassant le tronc comme pour l’étouffer, traduit bien la dissolution par le sujet préparé, plein de vigueur et de vitalité ; mais cette dissolution, au lieu d’être ardente, effervescente et rapide, semble lente, difficile, toujours imparfaite. C’est que le métal, quoique entièrement attaqué, n’est solubilisé qu’en partie ; aussi est-il recommandé de réitérer fréquemment l’affusion de l’eau sur le corps, pour en extraire le soufre ou la semence « qui fait toute l’énergie de notre pierre ». Et le soufre métallique reçoit la vie de son ennemi même, en réparation de son inimitié et de sa haine. Cette opération, que les sages ont appelée réincrudation ou retour à l’état primitif, a surtout pour objet l’acquisition du soufre et sa revivification par le mercure initial. Il ne faudrait donc pas prendre à la lettre ce retour à la matière originelle du métal traité, puisqu’une grande partie du corps, formée d’éléments grossiers, hétérogènes, stériles ou mortifiés, n’est plus susceptible de régénération.
(DP Inimica Amicitia)
... Oui, Artemus, peut-être que cette dissolution s'accompagne en partie d'une oxydation, c'est possible, mais le résultat qui est le soufre métallique n'est pas un simple oxyde... En fait si c'est un simple oxyde que l'on obtient, ce que l'on saura si on tente de le réduire, c'est que l'expérience est un échec, et qu'on ne travaille vraisemblablement pas sur le véritable dissolvant. C'est en tous les cas comme ça que je le comprends.
Maintenant, pour être tout-à-fait clair, je ne possède pas le dissolvant. Je n'ai obtenu, il y a bien longtemps d'ailleurs, que d'infimes particules pouvant être peut-être du soufre métallique, et je me garderai bien, par conséquent de donner des conseils ou de prétendre savoir quoi que ce soit sur ce point, pas plus que sur d'autres d'ailleurs.
Amitiés à tous
Draupnir
- grenat
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 9:25
-
- Arale-senpaï
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 10:26
Bonjour Draupnir,
À ta lecture me vient une réflexion.
Il y a deux principes sensibles, ramenés respectivement à la terre et l'eau, c'est à dire au minéral et au métal.
Le métal étant une eau élémentaire est cru, et sa cuisson le minéralise.
Il se trouve qu'on qualifie le Feu, ou l'Esprit, de minéral, il est conséquemment minéralisateur, et son action sur un composé cru serait donc de le cuire, c'est à dire de le changer en terre. Et il se trouve également que les traités figurent la terre comme étant seule capable de se dissoudre afin de former une et plusieurs teintures dans sa 'purification'.
On sait en outre que le métal ne nous importe pas tant que la teinture de nature et d'origine métallique.
Or, l'idée d'une teinture d'origine métallique relèverait d'un principe minéral mûr issu d'un principe métallique cru. C'est pourquoi j'estime rationnel de chercher à changer l'eau en terre, le métal en minéral, avant de chercher à changer cette terre en eau à nouveau, etc!
Bonne journée
À ta lecture me vient une réflexion.
Il y a deux principes sensibles, ramenés respectivement à la terre et l'eau, c'est à dire au minéral et au métal.
Le métal étant une eau élémentaire est cru, et sa cuisson le minéralise.
Il se trouve qu'on qualifie le Feu, ou l'Esprit, de minéral, il est conséquemment minéralisateur, et son action sur un composé cru serait donc de le cuire, c'est à dire de le changer en terre. Et il se trouve également que les traités figurent la terre comme étant seule capable de se dissoudre afin de former une et plusieurs teintures dans sa 'purification'.
On sait en outre que le métal ne nous importe pas tant que la teinture de nature et d'origine métallique.
Or, l'idée d'une teinture d'origine métallique relèverait d'un principe minéral mûr issu d'un principe métallique cru. C'est pourquoi j'estime rationnel de chercher à changer l'eau en terre, le métal en minéral, avant de chercher à changer cette terre en eau à nouveau, etc!
Bonne journée
Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 12:55
Salut,
La réincrudation est la réduction de la matière seconde en son état de première matière.
Je cite Artéphius :
Et voici ce qu'indique Pernety :
La réincrudation est la réduction de la matière seconde en son état de première matière.
Je cite Artéphius :
Artéphius a écrit:Ainsi, il faut que l’humidité de ces corps, qui est la première matière de laquelle ils ont été faits, revienne et paraisse et que ce qui est caché soit rendu apparent et manifeste. Et c’est là ce qu’on appelle réincruder les corps
Et voici ce qu'indique Pernety :
Pernety a écrit:REINCRUDER ;
Réduire un corps à ses premiers principes. Artéphius dit que réincruder signifie décuire, ramollir les corps jusqu’à ce qu’ils soient dépouillés de leur consistance dure et sèche. On ne peut réussir dans l’OEuvre, si on ne réincrude le corps parfait, si on ne le réduit à sa première matière.
_________________
"Un dieu compris n'est pas un dieu."
Gerhard Tersteegen.
---
"Comment, ô mon père, dois-je comprendre ce Dieu ?"
Philémon répondit et dit : "Mon fils, pourquoi veux-tu comprendre ? Ce Dieu, on peut le savoir, non pas le comprendre."
Jung - Le Livre Rouge (Liber Novus).
- Arale-senpaï
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 13:30
Bonjour Fils du Dragon,
Selon moi la réincrudation ici se réfère à la solution, la réduction en matière première, c'est à dire en eau.
Les principes soufre et mercure composent le corps de l'œuvre, en tant que minéral métallique, il confond le cru et le cuit, de la même manière qu'un 'esprit minéral' est métallique, en tant qu'il est humide et 'eau', et minéral en tant que doué de la qualité minérale du sel.
Puisque cet esprit minéral est l'agent et revêt une forme aqueuse, nous l'associons à une terre douée comme lui des deux qualités minérale et métallique.
La qualité minérale, la terre du corps de l'œuvre se dissout dans la qualité métallique, c'est à dire aqueuse de l'esprit, il s'agit de réincrudation.
Au même moment, la qualité minérale, saline et blanche de l'esprit, associée à la qualité minérale, sulfureuse et rouge dissoute, agit puissamment pour cuire la qualité métallique et encore crue du corps de l'œuvre.
Ce corps métallique dans sa cuisson et son extension dissout les principes minéraux dont il revêt les teintures blanches et rouges qui sont responsables de sa cuisson et fixation en terre et teinture métallique.
Selon moi la réincrudation ici se réfère à la solution, la réduction en matière première, c'est à dire en eau.
Les principes soufre et mercure composent le corps de l'œuvre, en tant que minéral métallique, il confond le cru et le cuit, de la même manière qu'un 'esprit minéral' est métallique, en tant qu'il est humide et 'eau', et minéral en tant que doué de la qualité minérale du sel.
Puisque cet esprit minéral est l'agent et revêt une forme aqueuse, nous l'associons à une terre douée comme lui des deux qualités minérale et métallique.
La qualité minérale, la terre du corps de l'œuvre se dissout dans la qualité métallique, c'est à dire aqueuse de l'esprit, il s'agit de réincrudation.
Au même moment, la qualité minérale, saline et blanche de l'esprit, associée à la qualité minérale, sulfureuse et rouge dissoute, agit puissamment pour cuire la qualité métallique et encore crue du corps de l'œuvre.
Ce corps métallique dans sa cuisson et son extension dissout les principes minéraux dont il revêt les teintures blanches et rouges qui sont responsables de sa cuisson et fixation en terre et teinture métallique.
Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 14:22
Salut Arale-senpaï,
Oui, tout à fait, la première matière est l'humide radical, la semence des métaux.
Arale-senpaï a écrit:Selon moi la réincrudation ici se réfère à la solution, la réduction en matière première, c'est à dire en eau.
Oui, tout à fait, la première matière est l'humide radical, la semence des métaux.
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- Artemus24
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Lun 1 Nov 2021 - 21:40
...
- Arale-senpaï
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Localisation : France
Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 3 Nov 2021 - 1:05
Bonjour,
Qui dit revivifier, dit tuer de toute manière.
Il y aura toujours du paradoxe à utiliser des termes figurant des oppositions de qualités, comme soufre et mercure, ou chaud et froid, tout se relativise trop pour que ce genre d'absolus subsiste dans notre imagination, elle qui peut voir au-delà et confondre cette dichotomie omniprésente à toute échelle.
Réincruder c'est donc décuire, on reconnait la décoction dans la littérature à ces opérations qui visent à dissoudre le composé pour séparer ses qualités, le soufre noir dans le composé est volatilisé et forme, avec son bain, une teinture, un feu, son propre jus en lequel le corps se décuit continuellement, jusqu'à ce qu'au lieu de soit demeurer noir et précipité, soit demeurer rouge et dissous, un corps intermédiaire apparait blanc et salin, fruit issu du combat de ces derniers. Ce fruit est un sel, un soufre, et un mercure, il a emprunté aux quatre qualités élémentaires des trois principes matériels unis dans ce travail préparatoire, tout ce qui lui est nécéssaire, à priori. Selon moi ce travail est préparatoire, et demande pourtant d'autres travaux en amont dépendant d'où on part.
Artemus24, je pense que tu continues, et continuera encore sûrement, de faire l'écueil d'accorder trop de crédit au langage, il n'y a nulle autre manière de duper et se duper que par le langage lorsqu'on l'emploie pour combler une lacune en terme de réalité expérimentale. Je suis convaincu qu'avec l'expérience le langage perd ses premiers éclats et son importance. Je me trompe peut-être, mais je pense que ces rapports linguistiques t'empêchent de te concentrer sur tous les 'problèmes' posés.
Laver dans le feu et cuire dans l'eau, et que cela rend une matière philosophique, cela ne mérite pas de considération parce que c'est aussi évident pour l'alchimiste que la terre qu'il foule est solide, et qu'elle ne vaut pas d'être portée à hauteur de vue étant déjà comme acquise. Parler de ton travail opératoire requiert trop de savoir que tu sais ces choses 'à la base'. Et s'il te suffit lorsque tu interviens de les dire, ne te figurant pas que certains peuvent éprouver une réelle nausée à lire un million de fois exactement la même chose, c'est que tu n'accordes pas de respect, importance ou valeur à tes interlocuteurs, ou, ou, et c'est plutôt ce que je pense et ce que je te dis, que tu sous estime sûrement ta capacité à développer et aboutir une réflexion intéressante.
Ceci dit, ce n'est que mon avis, et je te souhaite vraiment de trouver ton bonheur de toute manière, avec ou sans mon avis !
Qui dit revivifier, dit tuer de toute manière.
Il y aura toujours du paradoxe à utiliser des termes figurant des oppositions de qualités, comme soufre et mercure, ou chaud et froid, tout se relativise trop pour que ce genre d'absolus subsiste dans notre imagination, elle qui peut voir au-delà et confondre cette dichotomie omniprésente à toute échelle.
Réincruder c'est donc décuire, on reconnait la décoction dans la littérature à ces opérations qui visent à dissoudre le composé pour séparer ses qualités, le soufre noir dans le composé est volatilisé et forme, avec son bain, une teinture, un feu, son propre jus en lequel le corps se décuit continuellement, jusqu'à ce qu'au lieu de soit demeurer noir et précipité, soit demeurer rouge et dissous, un corps intermédiaire apparait blanc et salin, fruit issu du combat de ces derniers. Ce fruit est un sel, un soufre, et un mercure, il a emprunté aux quatre qualités élémentaires des trois principes matériels unis dans ce travail préparatoire, tout ce qui lui est nécéssaire, à priori. Selon moi ce travail est préparatoire, et demande pourtant d'autres travaux en amont dépendant d'où on part.
Artemus24, je pense que tu continues, et continuera encore sûrement, de faire l'écueil d'accorder trop de crédit au langage, il n'y a nulle autre manière de duper et se duper que par le langage lorsqu'on l'emploie pour combler une lacune en terme de réalité expérimentale. Je suis convaincu qu'avec l'expérience le langage perd ses premiers éclats et son importance. Je me trompe peut-être, mais je pense que ces rapports linguistiques t'empêchent de te concentrer sur tous les 'problèmes' posés.
Laver dans le feu et cuire dans l'eau, et que cela rend une matière philosophique, cela ne mérite pas de considération parce que c'est aussi évident pour l'alchimiste que la terre qu'il foule est solide, et qu'elle ne vaut pas d'être portée à hauteur de vue étant déjà comme acquise. Parler de ton travail opératoire requiert trop de savoir que tu sais ces choses 'à la base'. Et s'il te suffit lorsque tu interviens de les dire, ne te figurant pas que certains peuvent éprouver une réelle nausée à lire un million de fois exactement la même chose, c'est que tu n'accordes pas de respect, importance ou valeur à tes interlocuteurs, ou, ou, et c'est plutôt ce que je pense et ce que je te dis, que tu sous estime sûrement ta capacité à développer et aboutir une réflexion intéressante.
Ceci dit, ce n'est que mon avis, et je te souhaite vraiment de trouver ton bonheur de toute manière, avec ou sans mon avis !
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- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 3 Nov 2021 - 7:07
Bonjour à tous,
Arale-Senpaï,
Ce que tu présentes me semble tout à fait cohérent. Vous vous rejoignez avec Daime, et je n'ai rien à objecter à votre point de vue. J'aimerais pouvoir faire avancer le débat, mais je n'y comprends pas grand chose pour le moment, et j'ai besoin de faire un certain nombre d'expériences avant de raconter des sottises.
En théorie, cependant, je n'arrive pas bien à comprendre pourquoi on devrait partir des métaux réduits si on doit premièrement les ramener à l'état minéralisé qu'ils ont d'abord eu dans la nature. Et si c'était de substances minéralisées dont j'avais besoin, je suppose que j'aurais tendance à m'adresser directement à la nature. En somme je les prendrais crues plutôt que de les réincruder.
C'est comme ça que je comprends ce passage :
Je suis d'accord avec Artemus et Fils du Dragon sur le fait que réincruder n'est pas à proprement parler retourner à l'état cru, mais plutôt revenir à la matière première.
Or retourner à l'état minéralisé n'est pas, il me semble, revenir à la matière première. Ce serait plutôt mettre la matière dans un état intéressant pour assurer sa croissance et sa maturation. Je le vois donc plutôt comme relevant d'une étape ultérieure.
Artemus,
Il y a quelques métaux qui ne s'oxydent pas ou très peu parce que la couche d'oxyde est elle-même imperméable à l'oxygène. On peut aussi maintenir les métaux oxydables au feu en évitant leur oxydation si on utilise un fondant protecteur, ou une substance réductrice, ou si l'atmosphère ne contient pas d'oxygène.
Inversement, on peut oxyder des métaux sans les chauffer, par voie humide avec une substance oxydante.
La chaleur n'oxyde pas par elle-même, elle permet à l'oxygène de l'air d'agir plus intensément et rapidement. En revanche, elle modifie la structure cristalline du métal solide.
Amitiés à tous
Draupnir
Arale-Senpaï,
Ce que tu présentes me semble tout à fait cohérent. Vous vous rejoignez avec Daime, et je n'ai rien à objecter à votre point de vue. J'aimerais pouvoir faire avancer le débat, mais je n'y comprends pas grand chose pour le moment, et j'ai besoin de faire un certain nombre d'expériences avant de raconter des sottises.
En théorie, cependant, je n'arrive pas bien à comprendre pourquoi on devrait partir des métaux réduits si on doit premièrement les ramener à l'état minéralisé qu'ils ont d'abord eu dans la nature. Et si c'était de substances minéralisées dont j'avais besoin, je suppose que j'aurais tendance à m'adresser directement à la nature. En somme je les prendrais crues plutôt que de les réincruder.
C'est comme ça que je comprends ce passage :
Fulcanelli a écrit:La plupart des hermétistes pensent qu'il faut entendre, par le terme de réincrudation, le retour du métal à son état primitif ; ils se fondent sur la signification du mot même, qui exprime l'action de rendre cru, de rétrograder. Cette conception est fausse. Il est impossible à la nature, et plus encore à l'art, de détruire l'effet d'un travail séculaire. Ce qui est acquis reste acquis.
[...]
D'autres chercheurs croient qu'il suffit de baigner le métal dans la substance primitive et mercurielle qui, par maturation lente et coagulation progressive, lui a donné naissance. Ce raisonnement est plus spécieux que véritable. En supposant même qu'ils connussent cette première matière et qu'ils sussent où la prendre, — ce que les plus grands maîtres ignorent, — ils ne pourraient obtenir, en définitive, qu'une augmentation de l'or employé, et non un corps nouveau, de puissance supérieure à celle du métal précieux.
(DP, Lisieux, l'homme à l'écot)
Je suis d'accord avec Artemus et Fils du Dragon sur le fait que réincruder n'est pas à proprement parler retourner à l'état cru, mais plutôt revenir à la matière première.
Or retourner à l'état minéralisé n'est pas, il me semble, revenir à la matière première. Ce serait plutôt mettre la matière dans un état intéressant pour assurer sa croissance et sa maturation. Je le vois donc plutôt comme relevant d'une étape ultérieure.
Artemus,
Il y a quelques métaux qui ne s'oxydent pas ou très peu parce que la couche d'oxyde est elle-même imperméable à l'oxygène. On peut aussi maintenir les métaux oxydables au feu en évitant leur oxydation si on utilise un fondant protecteur, ou une substance réductrice, ou si l'atmosphère ne contient pas d'oxygène.
Inversement, on peut oxyder des métaux sans les chauffer, par voie humide avec une substance oxydante.
La chaleur n'oxyde pas par elle-même, elle permet à l'oxygène de l'air d'agir plus intensément et rapidement. En revanche, elle modifie la structure cristalline du métal solide.
Amitiés à tous
Draupnir
Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 3 Nov 2021 - 11:40
Salut,
Oui, réincruder est bien décuire.
Séparer les qualités permet de revenir à la première matière de la première matière pour reprendre Trévisan.
Autrement dit, on revient aux éléments desquels on va ensuite produire les 2 semences qui, unies, forment la première matière.
En effet.
Mais c'est de la semence des métaux dont nous avons besoin, et il semble que le sperme métallique ne soit pas disponible en l'état dans la nature.
Masturber un métal pour en extraire la semence semble prendre trop de temps.
Il n'est pas du genre éjaculateur précoce le bougre
D'où cette nécessité de réduction du métal en sa première matière, ou quintessence, ou sperme.
Une fois ce sperme obtenu, on repart dans l'autre sens, celui de la coction.
Arale-senpaï a écrit:Réincruder c'est donc décuire, on reconnait la décoction dans la littérature à ces opérations qui visent à dissoudre le composé pour séparer ses qualités
Oui, réincruder est bien décuire.
Séparer les qualités permet de revenir à la première matière de la première matière pour reprendre Trévisan.
Autrement dit, on revient aux éléments desquels on va ensuite produire les 2 semences qui, unies, forment la première matière.
Draupnir a écrit:si c'était de substances minéralisées dont j'avais besoin, je suppose que j'aurais tendance à m'adresser directement à la nature. En somme je les prendrais crues plutôt que de les réincruder.
En effet.
Mais c'est de la semence des métaux dont nous avons besoin, et il semble que le sperme métallique ne soit pas disponible en l'état dans la nature.
Masturber un métal pour en extraire la semence semble prendre trop de temps.
Il n'est pas du genre éjaculateur précoce le bougre
D'où cette nécessité de réduction du métal en sa première matière, ou quintessence, ou sperme.
Une fois ce sperme obtenu, on repart dans l'autre sens, celui de la coction.
_________________
"Un dieu compris n'est pas un dieu."
Gerhard Tersteegen.
---
"Comment, ô mon père, dois-je comprendre ce Dieu ?"
Philémon répondit et dit : "Mon fils, pourquoi veux-tu comprendre ? Ce Dieu, on peut le savoir, non pas le comprendre."
Jung - Le Livre Rouge (Liber Novus).
Draupnir aime ce message
- Draupnir
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Re: Les oeuvres en Alchimie
Mer 3 Nov 2021 - 17:15
Tout-à-fait, et c'est pour cela que la réincrudation dont on parle n'a lieu qu'avec le dissolvant. Quoique... pour être tout-à-fait exact, il soit sans-doute possible d'extraire ce sperme métallique par des procédés dits "archimiques" ou humides, et que par ailleurs ces derniers puissent parfois avantageusement reposer sur des métaux minéralisés ou préalablement composés en sels... rien n'est simple.
Il me semble que le dissolvant est ce que nous devons rechercher en tout premier lieu, et que toute notre attention doit être tournée vers lui. Car c'est lui le mercure et l'agent. Or il y a des critères qui permettent de l'identifier une fois obtenu (en ce qui concerne la voie sèche du moins...)
Il désagrège les métaux et en extrait le radical
Il ramène l'or métallique à un sel friable et fusible.
Il me semble que le dissolvant est ce que nous devons rechercher en tout premier lieu, et que toute notre attention doit être tournée vers lui. Car c'est lui le mercure et l'agent. Or il y a des critères qui permettent de l'identifier une fois obtenu (en ce qui concerne la voie sèche du moins...)
Il désagrège les métaux et en extrait le radical
Il ramène l'or métallique à un sel friable et fusible.
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