Connaissances chimiques de base à acquérir

Bonjour à tous et à toutes mais surtout la bonané !

Forts de votre expérience au laboratoire, quels conseils donneriez-vous à un nouvel apprenant en alchimie concernant les connaissances chimiques ou scientifiques à avoir avant de commencer au laboratoire ?

Ce pour gagner du temps, éviter des erreurs de débutants (et les accidents) et comprendre (ou du moins tenter de comprendre) ce qui se passe dans les vaisseaux de l’œuvre pendant les aigles et les règnes.

Si l'alchimie est une vieille dame, je conviens qu'on puisse mettre de côté pour le début les dernières découvertes contemporaines de ces deux derniers siècles même si ces dernières pourraient apporter des lumières non négligeables à l'artiste.

Mais il s'agit ici de mettre un premier pied dans le concret et de rester dans le travail opératif. Certains autodidactes n'auront pas forcément le bagage scientifique commun à ceux qui ont suivi des études supérieures. Il s'agit donc de définir un socle commun pour entrer dans le labyrinthe hermétique pour ne pas s'en remettre qu'à un don divin seul.

Bien amicalement,

Guy.

Bonjour Garbus, bonne année à toi également, et merci d'avoir ouvert ce sujet intéressant.

Il me semble qu'on a en effet tout intérêt à connaître au moins les rudiments de la chimie classique au minimum tels qu'on les apprend au lycée dans les classes scientifiques : principes de réaction des corps, équations de réaction, stoechiométrie, afin d'être capable d'évaluer les résultats attendus des expériences et de les paramétrer avec précision. Des connaissances plus approfondies peuvent s'avérer utiles, bien sûr.

L'alchimie se propose d'aller au-delà de la chimie, il est donc à mon avis extrêmement utile d'en avoir quelques notions, même s'il est courant d'entendre dire le contraire par les alchimistes eux-mêmes. La connaissance des dangers liés en particulier à la toxicité, à l'explosivité, l'inflammabilité, la corrosivité, voire l'éventuelle radioactivité des substances permet de s'en prémunir au moins en partie.

Un autre point concerne les techniques de laboratoire utilisées pour réaliser les différentes opérations de synthèse, d'analyse, d'extraction et de purification. Il est intéressant de faire le rapprochement entre les techniques employées par les anciens à différentes époques et avec le matériel dont ils disposaient, et ce que l'on réalise communément avec le matériel d'aujourd'hui.
 
Après on peut rentrer plus dans les détails...

Bonjour à vous deux.

Dans les grandes lignes je partage l'avis de Draupnir mais je serai plus circonspect quand au parallèles opératoires ( pour moi plus que trompeurs ) que certains font entre les phénomènes chimiques observables sous une même dénomination et alchimiques.

En Spagyrie une bonne connaissance et chimique et alchimique ne peut pas nuire, pour la Science Sacré c'est une autre histoire.

Si l’alchimie a donné naissance à la chimie cette dernière n'a jamais rien apporté à la Science, l'une manifeste, l'autre décompose et assemble, l'une est un Don ( car sans don pas de Pierre ) inspiré ou révélé, l'autre un savoir. 

La démarche de l’intellect entre ces deux dernières est aux antipodes d'où l'inviolabilité du soi disant secret alchimique.

Les avertissements sont nombreux:

 Maintenant, je veux parler à ceux qui veulent faire notre œuvre par distillations, sublimations vulgaires, et d'autre par triturations; tous ceux-là sont hors du chemin, en grande erreur et peine, et n'y parviendront pas etc: . J. Le Tesson.

Il est bien évidement plus ludique ( et donc plus facile de tomber dans le panneau ) de se laisser bercer par les vidéos ou le papier de nos contemporains ( qui par ailleurs n'ont rien fait de positif ) que de s'abimer dans l’immobilisme de l'étude de ceux qui ont prit la peine de donner de leur éternité pour nous avancer.

Bonjour Garbus,

Je rejoins nos amis sur la prudence quant aux manipulations des matières. Plusieurs adeptes nous décrivent leurs mésaventures à ce propos ou leurs blessures irrémédiables, car la Pierre n'étant pas chirurgicale, si vous vous lésez les poumons par exemple à cause de vapeurs toxiques, ce sera irrémédiable, même si par ailleurs, il est toujours possible d'optimiser sa santé de différentes manières ou avec la Médecine elle-même.

Et si vous arrivez aux aigles, c'est que vous avez déjà une bonne compréhension des textes et de l'œuvre, vous n'aurez probablement plus besoin de nos conseils.

Les principes alchimiques ne sont certes pas les mêmes que ceux de la chimie contemporaine. Il vous faudra acquérir une logique différente, ne serait-ce que pour comprendre les textes. Il peut être intéressant ensuite de comprendre les processus à la lumière de la science moderne, mais pas indispensable, car celle-ci est vite limitée pour expliquer certains mécanismes dits "alchimiques". Et même si la théorie des anciens n'est pas forcément tout à fait exacte quant aux faits de ce qu'il se passe dans la réalité, elle suffit pour comprendre les aspects pratiques de l'œuvre et rend compte malgré tout de réalités inconnues de la science moderne.

Le plus gros problème étant de pouvoir se plonger dans le labyrinthe hermétique et en trouver le véritable chemin pour éclairer tout l'œuvre.

Folet, pourquoi un soi-disant secret alchimique ? Considérez-vous que celui-ci n'en est pas un, ou n'a pas été voulu sciemment par les adeptes ?

Orrel

Non Orrel, rien de tout ça, j'ai plus ou moins donné l'explication avec le mot "révélation" , maintenant c'est ma perception de la Science car une révélation ne nous appartient pas, orale ou illuminative elle reste extérieur.

Bonjour à tous,

D'abord une chose dont il faut bien prendre conscience : l'alchimie n'a rien à voir avec la chimie, qu'elle soit ancienne ou moderne.
Il faut aussi comprendre que l'alchimie a des millénaires derrière elle, ce qui signifie qu'historiquement la pratique s'appuie sur très peu de matériel.

Bien sur, à notre époque, il est bon d'avoir quelque teinture de sciences, ce devrait même être le bagage minimum de "l’honnête homme". A ce sujet, les livres de physique-chimie, tels qu'on les trouvait dans les années 60-70 dans les lycées, sont une bonne base. Après, si on a l'envie ou les compétences, rien n’empêche d'aller plus loin, mais c'est pour "le plaisir".
La pratique (même amateur) des "Arts du feu" (fonderie, verrerie, émaux, etc.) est aussi une bonne introduction pour l'habileté manipulatoire.

"La simplicité est le sceau de la vérité" dit le Cosmopolite.
Il ne faut jamais perdre de vue cette sentence. Tous les bons auteurs nous disent que la pratique de l'Oeuvre est "aisée", demande très peu de matériel et de matières et, selon certains, peut se réaliser en peu de temps.
Le plus important, c'est de garder cette simplicité dans sa tête...

Diogène