[Débutant] Les pièges

Je n'arrête pas de lire avertissement contre tel ou tel idée/auteur/pratique.

Est-ce qu'il y a un consensus sur les "pièges" à éviter ?

Quelques petits éléments que j'ai trouvé :
- Lire Burensteinas
- Lire Fulcanelli
- Lire tout auteur plus récent que 1900
- Avoir des attentes/préjugés envers l'alchimie

Est-ce que ça met tout le monde d'accord ?  

Bonjour,

C'est une bonne question , en effet !
En gros, je suis d'accord avec ta liste de pièges, sauf que le 3 inclut le 1 et le 2 
Le 4, éviter les préjugés, c'est facile à dire, mais quasiment impossible à réaliser. Tout le monde travaille sur une hypothèse, il faut simplement garder à l'esprit qu'on est probablement dans l'erreur.

Mais avant tout : quel est ton but en alchimie ? Car c'est un énorme investissement en temps...

Pour l'instant, je suis "juste" fasciné par l'univers de l'alchimie.
J'ai une envie débordante de comprendre son fonctionnement, ses codes.
Quand j'aurai avancé, j'imagine que je saurai un peu mieux ce que je peux en attendre ou non.

Bonjour Scott,

 
Je crois que le point 1 fait consensus. Les suivants c'est moins certain.

Pour ma part, je dirais qu'il faut être prudent avec les auteurs qu'ils soient anciens ou modernes. Il y a énormément de textes qui ont été produits avec l'idée théorique que les choses devraient sûrement être de la façon décrite, sans vérification expérimentale assez poussée. C'est un biais qu'on retrouve à toutes les époques, de même que les textes plus ou moins sérieux à finalité commerciale. Ce n'est pas du tout une spécificité des deux derniers siècles.

L'alchimie est définitivement une discipline où chacun fait son marché...  

Exact, il y a des fans de Fulcanelli sur ce forum; en ce qui me concerne, ces deux livres sont une fumisterie.

La première difficulté en alchimie (et dans d'autres domaines), c'est de choisir ses sources. Je ne prétends pas connaître tous les textes, mais, à ma connaissance, rien de valable n'a été publié au XXe siècle (en France).

Et qu'est-ce qui te fait dire que c'est une fumisterie ?

Fulcanelli est un mythe crée de toutes pièces par Champagne. Ensuite, Canseliet, le grand gourou de l'alchimie du XXe siècle en France, en a fait la promo toute sa vie: il touchait les droits d'auteurs de ces livres, qui sont agréables à lire mais vides de sens. Ces livres se sont très bien vendus (pour des livres d'alchimie, qui sont habituellement rébarbatifs), ils ont même été traduits. Donc, forcément, les admirateurs de Fulcanelli sont nombreux.

Rien de valable n'a été publié au XXe siècle et plus rien ne sera publié, car l'anonymat n'existe plus. Mais cela n'a aucune importance, car le corpus alchimique est gigantesque. Le problème c'est qu'une grande partie du corpus est en latin ou en allemand, et les traductions sont souvent très mauvaises.

Le traductions de l'école de Jung, par exemple, sont particulièrement pitoyables: Etienne Perrot, un psychanalyste qui a traduit l'Atalanta Fugiens de Maier (entre autres) en est un triste exemple.

Donc pendant des siècles, les esprits les plus brillants ont rédigé des textes d'une grande valeur et à partir de 1900, il n'y a plus que des escrocs qui s'expriment ?

Il y a eu toutes sortes de textes à toutes les époques, mais la qualité surnage sur l'océan du temps, grâce aux recommandations des adeptes, le reste sombre dans l'oubli. Mais même pour les textes anciens, faire le tri est difficile: chaque pseudo connu comme "Basile Valentin" ou "Raymond Lulle" , par exemple, est utilisé par de nombreux auteurs.

Je ne considère pas Champagne (ou Canseliet) comme un escroc, pour moi c'est simplement un chercheur qui a échoué et qui s'est amusé à créer le mythe Fulcanelli. Ce n'est pas répréhensible, c'est même très fréquent, ça fait partie du folklore de l'occultisme, en fait. N'oublions pas que c'est surtout "Le Matin des Magiciens" qui a lancé le mythe Fulcanelli.

Mais si les textes modernes te plaisent, ne t'en prive surtout pas ! 

Je ne sais pas encore s'ils me plaisent mais en lisant les sujets du forum je crois comprendre qu'il y a autant d'avis différents que d'alchimistes    (à part concernant Mr B.)
Donc je me ferai mon propre avis mais je serai vigilant.

Scott a écrit:Je n'arrête pas de lire avertissement contre tel ou tel idée/auteur/pratique.

Est-ce qu'il y a un consensus sur les "pièges" à éviter ?

Quelques petits éléments que j'ai trouvé :
- Lire Burensteinas
- Lire Fulcanelli
- Lire tout auteur plus récent que 1900
- Avoir des attentes/préjugés envers l'alchimie

Est-ce que ça met tout le monde d'accord ?  

Si j’ai un conseil global à te donner, c’est de rester stable et constant. Rappelle-toi que l’Œuvre était déjà possible à l’époque de Moïse, donc il n’y a rien de sophistiqué dans le fond.
Je te conseille aussi de ne pas te rattacher aux mots et de lire avec le cœur. Oublie les significations que tu connais pour des termes comme soufre, mercure, antimoine, tartre, etc. Ils ne sont utilisés que par comparaison.
Prends également le temps de tracer des parallèles entre les différend traités après de bonnes lectures, pour schématiser l’Œuvre et savoir clairement où tu veux aller. Ne cherche pas une recette, mais comprends ce que tu veux accomplir. Tu dois être certain de pourquoi chaque élément ou étape est nécessaire pour atteindre ton objectif.
Bon courage dans ta quête !

Oxymoron a écrit:Je te conseille aussi de ne pas te rattacher aux mots et de lire avec le cœur. Oublie les significations que tu connais pour des termes comme soufre, mercure, antimoine, tartre, etc. Ils ne sont utilisés que par comparaison.

Bonjour Oxymoron,

je rajouterai qu'il est important de connaître l'époque et le lieu de la rédaction d'un traité, car la signification des termes peut être très différentes au fil des siècles et dans les langues différentes (par exemple, Argent veut dire blanc/brillant, et est synonyme de Mercure jusque tardivement, alors que Silver vient de Sulfur/Soufre...)

Oxymoron a écrit:Si j’ai un conseil global à te donner, c’est de rester stable et constant.

Pas d'accord du tout. L'alchimie est un labyrinthe, donc il faut souvent se remettre en question et repartir à zéro. Admettre ses erreurs, c'est indispensable mais très pénible: nombreux sont ceux qui transforment leur hypothèse de travail en dogme, ils se retrouvent dans une impasse pendant des années.

Leur seul échappatoire, c'est de se transformer en gourou qui écrit des livres, fait des conférences, etc. 
Ils sont très nombreux: tous les auteurs à partir du début du XXe siècle, en fait... 

l’époque de Moïse,

Moïse est un personnage légendaire. Le Livre de l'Exode est une très belle histoire mais c'est une fiction. Ceci dit, si tu veux absolument y croire, ça ne me pose aucun problème.

 Ne cherche pas une recette, mais comprends ce que tu veux accomplir. 

C'est quoi la pierre philosophale, selon toi ? Quelque chose d'immatériel ?

Bonsoir Scott,

Une des première qualité pour moi est la curiosité, il y a à prendre et à jeter un peu partout, il m'est arrivé de trouver des solutions ou je m'y attendais le moins que ce soit sur internet ou dans les livres et même dans la rue.

En alchimie l'ancienneté ou la modernité de l'auteur n'est pas pour autant gage de vérité. S'il y a une science ou l'on marche seul c'est bien celle la.

grenat a écrit:

Oxymoron a écrit:Si j’ai un conseil global à te donner, c’est de rester stable et constant.

Pas d'accord du tout. L'alchimie est un labyrinthe, donc il faut souvent se remettre en question et repartir à zéro. Admettre ses erreurs, c'est indispensable mais très pénible: nombreux sont ceux qui transforment leur hypothèse de travail en dogme, ils se retrouvent dans une impasse pendant des années.

Leur seul échappatoire, c'est de se transformer en gourou qui écrit des livres, fait des conférences, etc. 
Ils sont très nombreux: tous les auteurs à partir du début du XXe siècle, en fait... 

l’époque de Moïse,

Moïse est un personnage légendaire. Le Livre de l'Exode est une très belle histoire mais c'est une fiction. Ceci dit, si tu veux absolument y croire, ça ne me pose aucun problème.

 Ne cherche pas une recette, mais comprends ce que tu veux accomplir. 

C'est quoi la pierre philosophale, selon toi ? Quelque chose d'immatériel ?

Cosmopolite: "Les scrutateurs de la Nature doivent être tels qu'est la Nature même ; c'est-à-dire vrais, simples, patients, constants, etc., mais, ce qui est le principal point, pieux, craignant Dieu, et ne nuisant aucunement à leur prochain. Puis après, qu'ils considèrent exactement si ce qu'ils se proposent est selon la Nature, s'il est possible et faisable ; et cela, qu'ils l'apprennent par des exemples apparents et sensibles ; à savoir, avec quoi toute chose se fait, comment, et avec quel vaisseau."


C'est de ça que je parle Grenat, Par simple je parle d'éviter les voies super compliquées, car l'œuvre est simple. Il faut préalablement comprendre le sens des mots, les auteurs l'ont voulu ainsi. Bon nombre de personnes restent des années à essayer toutes sortes de mélanges et de feu, alors que ces années contribueraient à lire davantage d'ouvrages et de manière à essayer de passer outre les allégories et lire par le cœur et plus important encore, essayer de schématiser et faire des liens pour savoir s'il y a une vérité commune entre les grands auteurs et se concentrer sur les propriétés, textures, qualités, au lieu d'essayer de trouver avec intuition une matière première.