Rosée et marée atmosphérique

Bonjour tout le monde,

Une petite réflexion digne d'Arletty que je vous livre sous forme d'une question (encore ?) toute innocente. Si les influences célestes passent forcément à travers l'air pour arriver sur Terre, sont-elles sensibles aux phénomènes de marées atmosphériques et si oui dans quelles mesures ?

J'essaie déjà de me figurer ce que peuvent bien être ces esprits célestes (rayonnement, particule, onde). S'il y a plusieurs pistes possibles, à moins que ça soit des neutrinos, je pensais que la Lune, cette Eve tirée de la côte d'Adam en cela qu'elle tire sa lumière de l'action du soleil, aurait peut-être un impact sur la collecte de la rosée et qu'on la faisait vers le Nord tourné vers l'étoile Polaire peut-être à cause de ça. De la même façon, les saisons évoquées pour y procéder, printemps et automne semblent désigner des périodes où la Terre n'est ni trop proche, ni trop éloignée du soleil (peut-être justement à cause de ces effets de marée).

Oui, je sais que parfois, il m'arrive de partir loin mais c'est ce qui fait mon charme (ou pas) !

Au plaisir de vous lire,

Guy.

peut être faudrait il se tourner vers la déformation de l'espace temps local, plutôt que d’espérer trouver quelque chose, côté rayonnement:

la masse de notre planète induit une sorte de cuvette spatio-temporelle se traduisant par la gravitation: c'est bien connu: mais dans quelle mesure, le soleil, la lune y laissent ils des traces; et qu'en est t'il avec les planètes plus lointaines, voire même les constellations?

Simple questionnement, bien sûr.... si ça tombe, le vivant est peut être bien plus sensible qu'on ne pense aux infimes traces gravitationnelles, laissées par le cosmos sur le champs local...je pense à l'astrologie, bien sûr: marée gravitationnelle ?

Bonjour Garbus,

Tu poses plusieurs questions au sujet des ondes, du spiritus mundi. C'est un sujet passionnant mais difficile puisqu'il touche, il me semble, à l'origine ou à la cause des forces utilisées en alchimie. Or c'est une chose de savoir faire du feu en frottant deux morceaux de bois l'un contre l'autre ou en enflammant un morceau d'amadou avec une étincelle jaillie de la percussion d'une marcassite, et c'en est une autre de comprendre la cause et la nature physique du feu.

De la même façon, il n'est pas dit que les explications que donnaient les anciens alchimistes de ce qu'ils faisaient ait été toujours clair à leurs propres yeux. L'alchimie aux temps anciens s'accordait avec une certaine représentation du monde et avec des explications qui sont difficiles à maintenir aujourd'hui de façon inchangée. Marée de neutrinos, déformation de l'espace-temps : je crois qu'il y a en tous les cas un peu inévitablement une transposition à faire.

Le sujet m'évoque la 3e planche du Mutus Liber...
Je me lance... en demandant non pas l'indulgence, mais le droit à l'erreur, et dans l'idée de donner du grain à moudre pour d'autres explications que les miennes.



Tel est le monde, pareil à une bulle qui flotte entre les forces solaires et lunaires, et organisé par un esprit divin créateur. On est pas obligé de souscrire exactement à cette idée qui soulève plein de questions métaphysiques, mais on peut la prendre pour une "approche".

Cette bulle est composée de mondes qui s'interpénètrent. Ici on en voit trois. Celui du cercle intermédiaire est le monde terrestre. On y voit les animaux, une brebis et un taureau, à la fois emblèmes zodiacaux, natures minérales du Grand Oeuvre, et signes des forces vivifiantes du printemps et de la terre, le couple d'alchimistes et la Grande Déesse qui préside aux destinées de notre monde : Cérès. Déesse de la vie et de la mort, de la renaissance et de la terre.

... mais ce monde n'est pas simplement la terre en tant que planète... du moins dans la lecture que je propose, elle s'élargit à toute la réalité dans laquelle nous sommes plongés. C'est le monde physique et concret englobant tout l'univers observable y compris le soleil la lune et les astres physiques qui en font partie et qu'on aurait très bien pu figurer dans le ciel que l'on voit au-dessus des maisons dans le fond du paysage... Tout ce que nous voyons et faisons se trouve dans ce cercle de "Midgard".

L'influence des astres ne provient pas, à mon avis, directement de ces objets astronomiques physiques, mais plutôt des esprits qui leur sont associés, ou des doubles dont ils sont les ombres sur le plan terrestre. La bulle extérieure représente précisément ce monde de "ce qui est en haut", et qui ici environnant les cercles intérieurs est plutôt au même endroit mais "ailleurs"... comme superposé avec le monde terrestre. C'est le monde des ondes, que les occultistes appellent monde "astral". Il faut bien sûr rester prudent, et faire attention à ne pas avaler tout ce que la littérature occultiste peut raconter là-dessus... néanmoins l'idée générale est peut-être juste. Car si on en reste aux réactions des corps physiques entre-eux, on ne fera jamais aux dires des alchimistes eux-mêmes que de la chimie.

Aussi, il faut aller au-delà de la bulle terrestre pour capter dans la sphère astrale, les esprits qui vont permettre les transformations profondes de la matière. Ce monde de l'air, des vents ou des ondes, gouverné par Héra que l'on reconnaît à la présence du paon au plumage d'arc en ciel, peut se corporifier à la faveur de certaines opérations, sublimations, ou ici plutôt précipitations à mon avis, compte tenu du sens du vol des oiseaux qui piquent vers le filet. ou condensation au sein des eaux mères du corps ici naissant de la sirène... toutes formes de cristallisations...

... lesquelles s'opèrent depuis le coeur de la matière, monde interne dont le globe s'ouvre au centre de la composition, et placé sous l'influence du dieu Neptune, avec lequel le couple d'alchimistes, projeté dans le vaisseau du Grand Oeuvre, se trouve relié par une corde vibrante, et qui dirige les ondes de l'infiniment petit.

Par quel parallélisme inexpliqué, les sphères interpénétrées communiquent-elles ? C'est d'autant plus difficile à dire que les conceptions de la physique moderne ne reconnaissent pas du tout une telle organisation. Mais ce que les anciens nous apprennent c'est qu'il n'est sans-doute pas nécessaire de le comprendre tout-à-fait pour en faire l'expérience.

Draupnir a écrit:L'influence des astres ne provient pas, à mon avis, directement de ces objets astronomiques physiques, mais plutôt des esprits qui leur sont associés,

Bonjour Draupnir,

Prenons par exemple la lumière et la chaleur nous venant du soleil,
à priori celles-ci sont générées et manifestées par le biais de notre atmosphère suivant une interaction ondes/gaz.
Ce que nous nommons lumière visible est le fruit de cet interaction, de même que la chaleur.
Elles ne nous proviennent pas directement de l'astre, parler d'esprits ne me paraît donc pas inadéquat !
En ce sens le rôle de l'atmosphère semble essentiel et primordial.
Quant au S.M. (comme tu le disais) ça paraît pas évident de le traduire en langage moderne,
On nous parle d'un air igné et je pense que ça suffit à soi-même !

Draupnir a écrit:ou des doubles dont ils sont les ombres sur le plan terrestre

Cela me fait penser à la vision de Jacob Boehme dans son "De la signature des choses" le Haut imprimant ses vertus au Bas.

Draupnir a écrit:Par quel parallélisme inexpliqué, les sphères interpénétrées communiquent-elles ?

Peut-être les sphères communiquent entre elles par le solve/coagula,
de la volatilisation d'une part qui permet le passage aux sphères supérieures (mouvement ascendant)
et de par la fixation qui rend grossier, terrestre (mouvement descendant) vers les sphères inférieures,
en jouant du Soleil et de la Lune (des tempérances) comme la nature sait bien le faire.

A noter, que chez certains anciens auteurs le Feu était nommé Ciel.
Lors de la phase ascendante l'élément retrouve sa qualité céleste, igné, s'en charge avant de redescendre la vertu ignée en terre, par l'ordre établi de nature.

Garbus a écrit: je pensais que la Lune, cette Eve tirée de la côte d'Adam en cela qu'elle tire sa lumière de l'action du soleil, aurait peut-être un impact sur la collecte de la rosée et qu'on la faisait vers le Nord tourné vers l'étoile Polaire peut-être à cause de ça.

Bonjour Garbus,
Au sujet du Nord, je pense qu'il faut regarder du côté des mythologies, et du magnétisme terrestre, c'est comme un panneau indicateur.
L'influence de la lumière polarisée que nous offre la lune semble être intéressante en effet ! notamment sur les sels.

Amicalement,