La Calcination

Rappel du premier message :

Bonjour à tous en cette période de fêtes de fin d'année, qui je le souhaite rime avec d'agréables moments pour chacun d'entre vous.

Pour prendre la suite d'Achelous, je me lance à ouvrir un sujet sur la calcination...

Tout d'abord, excusez-moi mais je n'ai pas eu la motivation d'aller chercher des citations pour étayer mes dires.

Nous parlons donc de calcination "philosophique"... qui dit philosophique dit pas "vulgaire", et pour moi signifie "naturelle". Qui dit "naturelle", dit simplement,  sans violence, avec longueur de temps...

Selon les auteurs, j'ai en tête 2 différents types de calcination à différents stades de l’œuvre.
- La "première" calcination.
- La calcination de l'or

Je vais commencer par le seconde car plus facile:
Au début du second oeuvre, il faut réduire l'or en terre grâce au mercure philosophique. Cela est pour moi la calcination philosophique du 2° œuvre.

La "première" calcination est plus épineuse. Pour moi elle signifie l'ouverture de la matière, et est intiment liée à ce que les anciens nomme la "nature métallique" (qui mériterait également un sujet à part entière!)

Cette calcination, qui se fait par le feu des philosophes, et non le feu commun, a un objectif de séparation (comme la calcination vulgaire).
=> D'un côté les aquosités terrestres indésirables pour la suite des opérations.
=> De l'autre côté l’émergence de notre précieuse "nature métallique" sans laquelle il n'est pas la peine d'aller plus en avant.

Je termine ici ma succincte description de ma compréhension du terme.
=> En espérant que nous en avancerons plus profondément au fil de la discussion...

Un peu de spéculation pour finir (ça ne fait pas avancer le schmilblick, mais ça devrait animer la discussion ):
Je pense qu'il y a ici 2 voies pour cette calcination... la voie lente, douce, naturelle... également une brève et violente, mais qui resterait proche de la nature! Le résultat devrait être identique selon les deux opérations pour la suite de l’œuvre.

Plein de bonnes choses à notre monde pour 2020 !

Bonsoir à tous et toutes,

Calcination est d'après moi l'opération qui conduit à l'obtention d'une chaux (calx) ou de cendres qui contiennent du sel



Selon la voie on peut l'envisager à partir du feu, d'une eau sèche ou d'une eau ardente...
La chaux est une matière qui non seulement a été produite par le feu, mais qui, à son contact, en a pris la qualité, de sorte qu'elle devient capable de le restituer. La chaux vive brûle, réagit avec l'eau.
Les cendres, ultime résidu des corps combustibles livrent le sel de ce qui a subi l'action du feu en profondeur et de façon complète.

badidon... chez moi, c'est + simple :
calciner = sêcher

Tout à fait d'accord avec toi Draupnir sur l'idée importante de restitution d'un feu. Au-delà de sécher par la chaleur du feu, le corps aqueux ou l'esprit incombustible du corps calciné nommément le sel, brûle à son tour.
La chaleur motrice du feu dans la terre la réduit en chaux conséquemment capable de la communiquer à son tour aux esprits humides de l'air, afin d'engrosser une matrice humide d'un soufre pur, salin et soluble, c'est-à-dire purifié de toute acidité terrestre.
Ça c'est le principe et il est juste, il faut savoir pourtant que comparativement à l'esprit humide de l'air, les terres minérales sont généralement très acides et trop fixes pour s'y fixer, du moins abondamment et sans précipitation.
C'est pourquoi la matière de la chaux saline susceptible de livrer un feu abondant doit être prélevée dans le règne qui végète, sa minéralisation provient de sa calcination où comme tu dis elle prend la forme de chaux subtile propre à se dissoudre et former un solvant radical, universel pour toute l'acidité du monde à laquelle il se lie intimement (comme il l'était avant de le délivrer de son corps).
L'esprit qui anime, mercuriel ou humide aérien reçoit dans son giron ce feu salin, principe lunaire végétable, et désormais ensemble sous forme de feu aqueux et huile alcaline est capable de dissoudre et recevoir toute acidité principe minéral et solaire, sous forme de teinture.
Et cette teinture est susceptible non seulement d'être travaillée, mais aussi de sublimer et se lier intimement à l'esprit mercuriel des métaux sous forme de soufre sel et mercure, ou terre, sel et huile. Et la suite se poursuit dans une matière contenant en elle la nature de chaque règne, ou principe.
Ni le métal, ni le minéral, ne peuvent interagir salutairement avec une huile saline qui ne soit pas riche. L'eau seule ou pauvre en ce feu qui la rend grasse et huileuse, demeure séparée du minéral comme de l'huile qui la surnage, et de même du métal qui s'y précipite.
Il faut comme qui dirait commencer par burner le ciel, comme donner à Mars ses armes, pour lui donner l'entrée et le pouvoir d'agir toujours plus profondément sur les terres arides et solaires, pour s'unir à l'esprit Venusien dans un premier temps avant de soulever le poids du dragon Mercuriel.

fol laid a écrit:badidon... chez moi, c'est + simple :
calciner = sêcher

Oui mais... c'est quand même pas tout-à-fait pareil. En prenant l'exemple des plantes : si tu sèches des plantes, tu obtiens des plantes séchées, si tu les calcines, tu obtiens des cendres qui contiennent le sel de la plante. Les deux opérations ne donnent pas le même résultat.

pour moi :
sécher = rendre sec = assation ou dessication
calciner = rendre en chaux, cendre ou sel = calcination

Dans les Demeures Philosophales, lixivation : humecter et sécher. est associé aux laveures de Flamel... et rapporté principalement au second oeuvre : extraction et purification des principes mais parfois aussi aux purifications subséquentes à l'extraction du premier mercure.

Dans le Mystère des Cathédrales elixation et assation se rapportent aux deux "tours de roue" de la coction... la première dominée par la phase liquide et la seconde par la phase solide. Par la suite lorsqu'on a introduit la notion d'une coction préparatoire destinée à rendre les matières "canoniques", cette idée y a été appliquée, d'où liquation du minerai pour le séparer de sa gangue, puis trituration ou réduction en poudre appelée lévigation par Atorène par analogie avec la phase des laveures, et assation consistant à cuire à sec la matière "à l'étouffée", "assation" devenue synonyme courant et plus général de préparation philosophique préliminaire.

Le wiktionnaire donne pour assation = cuire dans son propre jus, et pour elixation = cuire dans une eau différente, ce qui peut faire sens également de différentes façons.

Bonjour Draupnir,

Je suis assez d'accord avec toi. L'opération de calcination fait plus que sécher la matière. Il y a sèchage mais après avoir brûlé la matière par l'intermédiaire de l'"eau de feu" qui amènerait la séparation de matières superflues mais aussi d'un sel, comme tu le mentionnes.

Le sèchage ne fait qu'évaporer l'eau sans rien amener de particulier.

Je suis égalent d'accord avec les subdivisions que tu mentionnes. On peut voir ce terme appliqué à la préparation/purification du Mercure, à l'extraction de la Terre ou encore à la première phase de la coction finale qui aboutie a la médecine blanche. Dabs le fond, le mécanisme est le même.

La calcination philosophique permet l'extraction du soufre philosophique de la terre noire.

Le produit ultime de cette calcination philosophique est la Pierre au blanc.

Et cette calcination philosophique se fait par le feu philosophique qui est une eau.

Ripley, qui n'est pas l'auteur le moins important, indique la calcination avant la putréfaction: et donc avant la terre noire: l'extraction du soufre blanc se fait par la sublimation philosophique, c'est à dire conformément à ce qui se fait dans la nature...et non par calcination:

amicalement

L'auteur des Récréations hermétiques parle de calcination dans la préparation du soufre de la terre des aigles.
Donc c'est selon.

Pour ma part j'hésite encore à dire si la calcination s'arrête au blanc ou si elle se poursuit jusqu'au rouge.
Car selon certains auteurs le rouge sort du blanc.
Et chez d'autres, le rouge est l'Or semé dans la terre blanche feuillée.
Si le rouge sort vraiment du blanc, sujet actuel de mes expériences au labo, alors je dirai que la calcination est l'alpha et l’oméga de l’œuvre.